يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ كُلُواْ مِن طَيِّبَٰتِ مَا رَزَقۡنَٰكُمۡ وَٱشۡكُرُواْ لِلَّهِ إِن كُنتُمۡ إِيَّاهُ تَعۡبُدُونَ
Ô vous qui avez cru ! Mangez des aliments purs[1] que Nous vous avons accordés. Et rendez grâce[2] à Allah si c’est Lui (Seul) que vous adorez.
1- L’adjectif « pur » a ici à la fois le sens religieux de « licite » et le sens ordinaire de « bon à manger », voire dont le goût est « bon ». Tous ces sens se retrouvent dans le seul mot arabe du verset : طيّبات
2- Le mot « grâce » dans cette locution verbale s’écrit aujourd’hui plutôt au singulier. Le pluriel « rendre grâces », toujours correct, est vieilli.
إِنَّمَا حَرَّمَ عَلَيۡكُمُ ٱلۡمَيۡتَةَ وَٱلدَّمَ وَلَحۡمَ ٱلۡخِنزِيرِ وَمَآ أُهِلَّ بِهِۦ لِغَيۡرِ ٱللَّهِۖ فَمَنِ ٱضۡطُرَّ غَيۡرَ بَاغٖ وَلَا عَادٖ فَلَآ إِثۡمَ عَلَيۡهِۚ إِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٞ رَّحِيمٌ
Il vous a seulement défendu[1] la chair de la bête morte, le sang, la viande de porc et tout animal égorgé sur lequel on aura invoqué un autre nom[2] que celui d’Allah. Celui qui pourtant en mange sous la contrainte, ni par abus ni par infraction, celui-là n’aura commis aucun péché, car Allah est Absoluteur[3] et Tout Miséricordieux.
1- Ce verbe sied mieux au lexique religieux que les verbes « interdire » ou « prohiber ». Le Grand Robert cite justement comme exemples où le verbe « défendre » est employé, sans ambiguïté, au sens d’interdire : L’islam défend l’alcool et la viande de porc.
2- C’est-à-dire les bêtes immolées par les païens et les polythéistes en adoration des idoles.
3- Nous réservons à la traduction de غفور l’adjectif « Absoluteur » tout court. Quant à l’autre attribut divin توّاب, nous le traduisons toujours par « Tout Absoluteur ».
إِنَّ ٱلَّذِينَ يَكۡتُمُونَ مَآ أَنزَلَ ٱللَّهُ مِنَ ٱلۡكِتَٰبِ وَيَشۡتَرُونَ بِهِۦ ثَمَنٗا قَلِيلًا أُوْلَـٰٓئِكَ مَا يَأۡكُلُونَ فِي بُطُونِهِمۡ إِلَّا ٱلنَّارَ وَلَا يُكَلِّمُهُمُ ٱللَّهُ يَوۡمَ ٱلۡقِيَٰمَةِ وَلَا يُزَكِّيهِمۡ وَلَهُمۡ عَذَابٌ أَلِيمٌ
Ceux qui tiennent caché ce qu’Allah a révélé dans les Écritures[1] et le vendent à bas prix, ceux-là ne s’empiffrent que de Feu. Allah ne leur parlera point au Jour de la Résurrection ni ne les purifiera (de leurs péchés). Et ils auront un terrible supplice.
1- Le mot كتاب est un mot générique, un collectif qui signifie ici toutes les Écritures sacrées, qui ont été envoyées en révélation aux Prophètes et qui annonçaient déjà le Message de Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui).
أُوْلَـٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ ٱشۡتَرَوُاْ ٱلضَّلَٰلَةَ بِٱلۡهُدَىٰ وَٱلۡعَذَابَ بِٱلۡمَغۡفِرَةِۚ فَمَآ أَصۡبَرَهُمۡ عَلَى ٱلنَّارِ
Ceux-là ont acheté l’égarement au prix de la juste orientation (hudâ), le supplice au prix du pardon. Qu’est-ce donc qui leur fera endurer le Feu ?
ذَٰلِكَ بِأَنَّ ٱللَّهَ نَزَّلَ ٱلۡكِتَٰبَ بِٱلۡحَقِّۗ وَإِنَّ ٱلَّذِينَ ٱخۡتَلَفُواْ فِي ٱلۡكِتَٰبِ لَفِي شِقَاقِۭ بَعِيدٖ
C’est qu’Allah a fait descendre (en révélation) le Livre de la vérité. Et ceux qui divergent à propos du Livre sont dans une scission très avancée.[1]
1- Nous avons traduit par « très avancée » au sens de « très avancée dans l’erreur » et donc « très éloignée de la vérité », ce qui rejoint alors le sens de بعيد. Autre traduction possible : sont allés très loin dans la scission.
۞لَّيۡسَ ٱلۡبِرَّ أَن تُوَلُّواْ وُجُوهَكُمۡ قِبَلَ ٱلۡمَشۡرِقِ وَٱلۡمَغۡرِبِ وَلَٰكِنَّ ٱلۡبِرَّ مَنۡ ءَامَنَ بِٱللَّهِ وَٱلۡيَوۡمِ ٱلۡأٓخِرِ وَٱلۡمَلَـٰٓئِكَةِ وَٱلۡكِتَٰبِ وَٱلنَّبِيِّـۧنَ وَءَاتَى ٱلۡمَالَ عَلَىٰ حُبِّهِۦ ذَوِي ٱلۡقُرۡبَىٰ وَٱلۡيَتَٰمَىٰ وَٱلۡمَسَٰكِينَ وَٱبۡنَ ٱلسَّبِيلِ وَٱلسَّآئِلِينَ وَفِي ٱلرِّقَابِ وَأَقَامَ ٱلصَّلَوٰةَ وَءَاتَى ٱلزَّكَوٰةَ وَٱلۡمُوفُونَ بِعَهۡدِهِمۡ إِذَا عَٰهَدُواْۖ وَٱلصَّـٰبِرِينَ فِي ٱلۡبَأۡسَآءِ وَٱلضَّرَّآءِ وَحِينَ ٱلۡبَأۡسِۗ أُوْلَـٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ صَدَقُواْۖ وَأُوْلَـٰٓئِكَ هُمُ ٱلۡمُتَّقُونَ
La vraie vertu n’est certes pas de tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. La vraie vertu est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, aux Livres (aux Écritures célestes) et aux Prophètes ; de donner de son bien, quel que soit l’amour qu’on lui voue, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs de grand chemin,[1] aux mendiants, et pour le rachat de ceux qui en ont besoin ; d’accomplir la Çalât et de s’acquitter de la Zakât. Quant à ceux qui honorent leur engagement quand ils s’engagent, ceux qui sont patients à la misère, à la maladie et à la dureté des combats, ceux-là sont les véridiques et ceux-là sont certes les gens pieux.
1- Nous avons employé l’expression « voyageur de grand chemin » par analogie avec l’expression consacrée « voleur de grand chemin » (dont le lieu d’intervention sont les grandes routes). L’expression est d’autant plus heureuse qu’elle s’inscrit dans une série d’assonances favorables au rythme du verset : « bien » », « orphelins », « chemin », « besoin ».
يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ كُتِبَ عَلَيۡكُمُ ٱلۡقِصَاصُ فِي ٱلۡقَتۡلَىۖ ٱلۡحُرُّ بِٱلۡحُرِّ وَٱلۡعَبۡدُ بِٱلۡعَبۡدِ وَٱلۡأُنثَىٰ بِٱلۡأُنثَىٰۚ فَمَنۡ عُفِيَ لَهُۥ مِنۡ أَخِيهِ شَيۡءٞ فَٱتِّبَاعُۢ بِٱلۡمَعۡرُوفِ وَأَدَآءٌ إِلَيۡهِ بِإِحۡسَٰنٖۗ ذَٰلِكَ تَخۡفِيفٞ مِّن رَّبِّكُمۡ وَرَحۡمَةٞۗ فَمَنِ ٱعۡتَدَىٰ بَعۡدَ ذَٰلِكَ فَلَهُۥ عَذَابٌ أَلِيمٞ
Ô vous qui avez cru ! Il vous a été prescrit la loi du talion concernant les tués. Homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Cependant, celui qui est pardonné par son frère en quoi que ce soit, celui-là doit être poursuivi à l’amiable et doit s’acquitter volontiers[1] d’une rançon. C’est là un allégement de votre Seigneur et une miséricorde. Alors, quiconque, après cela, agresse (à nouveau) aura un terrible supplice.
1- L’adverbe « volontiers » traduit bien بإحسان. On pourrait aussi traduire par « de bon cœur », « de bonne grâce ».
وَلَكُمۡ فِي ٱلۡقِصَاصِ حَيَوٰةٞ يَـٰٓأُوْلِي ٱلۡأَلۡبَٰبِ لَعَلَّكُمۡ تَتَّقُونَ
Vous avez dans le talion une loi qui préserve la vie, ô vous qui avez l’esprit sagace : ainsi finirez-vous par craindre pieusement.
كُتِبَ عَلَيۡكُمۡ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ ٱلۡمَوۡتُ إِن تَرَكَ خَيۡرًا ٱلۡوَصِيَّةُ لِلۡوَٰلِدَيۡنِ وَٱلۡأَقۡرَبِينَ بِٱلۡمَعۡرُوفِۖ حَقًّا عَلَى ٱلۡمُتَّقِينَ
Il vous a été prescrit, quand l’un de vous est à l’article de la mort et qu’il lègue quelque bien, (de laisser) un testament (en bonne et due forme) au profit des deux parents et des proches. C’est là un devoir pour les gens pieux.
فَمَنۢ بَدَّلَهُۥ بَعۡدَ مَا سَمِعَهُۥ فَإِنَّمَآ إِثۡمُهُۥ عَلَى ٱلَّذِينَ يُبَدِّلُونَهُۥٓۚ إِنَّ ٱللَّهَ سَمِيعٌ عَلِيمٞ
Ceux qui, l’ayant entendu, le modifient (le testament), seront ceux sur qui pèsera le péché de cette modification. Allah Entend Tout et Il est Omniscient.
فَمَنۡ خَافَ مِن مُّوصٖ جَنَفًا أَوۡ إِثۡمٗا فَأَصۡلَحَ بَيۡنَهُمۡ فَلَآ إِثۡمَ عَلَيۡهِۚ إِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٞ رَّحِيمٞ
Celui qui, en revanche, craint d’un testateur l’erreur ou l’abus, et réconcilie (les héritiers), celui-là n’aura point péché. Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux.
يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ كُتِبَ عَلَيۡكُمُ ٱلصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى ٱلَّذِينَ مِن قَبۡلِكُمۡ لَعَلَّكُمۡ تَتَّقُونَ
Ô vous qui avez cru ! Le jeûne (Aç-Ciyâm) vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés : ainsi finirez-vous par craindre pieusement.
أَيَّامٗا مَّعۡدُودَٰتٖۚ فَمَن كَانَ مِنكُم مَّرِيضًا أَوۡ عَلَىٰ سَفَرٖ فَعِدَّةٞ مِّنۡ أَيَّامٍ أُخَرَۚ وَعَلَى ٱلَّذِينَ يُطِيقُونَهُۥ فِدۡيَةٞ طَعَامُ مِسۡكِينٖۖ فَمَن تَطَوَّعَ خَيۡرٗا فَهُوَ خَيۡرٞ لَّهُۥۚ وَأَن تَصُومُواْ خَيۡرٞ لَّكُمۡ إِن كُنتُمۡ تَعۡلَمُونَ
Un nombre de jours (sera bien déterminé). Alors, celui qui d’entre vous est malade ou parti en voyage, (s’acquittera) d’un nombre équivalent d’autres jours. Quant à ceux qui ne peuvent l’observer qu’à grand-peine, ils auront à (s’acquitter) d’une compensation en nourrissant un pauvre. Si quelqu’un fait mieux volontiers, cela est meilleur pour lui. Mais que vous jeûniez est certes meilleur pour vous, si seulement vous saviez !
شَهۡرُ رَمَضَانَ ٱلَّذِيٓ أُنزِلَ فِيهِ ٱلۡقُرۡءَانُ هُدٗى لِّلنَّاسِ وَبَيِّنَٰتٖ مِّنَ ٱلۡهُدَىٰ وَٱلۡفُرۡقَانِۚ فَمَن شَهِدَ مِنكُمُ ٱلشَّهۡرَ فَلۡيَصُمۡهُۖ وَمَن كَانَ مَرِيضًا أَوۡ عَلَىٰ سَفَرٖ فَعِدَّةٞ مِّنۡ أَيَّامٍ أُخَرَۗ يُرِيدُ ٱللَّهُ بِكُمُ ٱلۡيُسۡرَ وَلَا يُرِيدُ بِكُمُ ٱلۡعُسۡرَ وَلِتُكۡمِلُواْ ٱلۡعِدَّةَ وَلِتُكَبِّرُواْ ٱللَّهَ عَلَىٰ مَا هَدَىٰكُمۡ وَلَعَلَّكُمۡ تَشۡكُرُونَ
C’est en ce mois de Ramadan que fut révélé le Coran en guide (hudâ) pour les hommes (vers la juste voie), et comme preuves évidentes de la bonne orientation et du discernement. Quiconque, alors, est présent en ce mois[1] qu’il (le) jeûne ! Et si quelqu’un est malade ou parti en voyage, il (s’acquittera) d’un nombre équivalent d’autres jours. Allah veut pour vous l’aisance et ne veut pas pour vous la difficulté ; afin que vous complétiez les jours dus et que vous rendiez gloire à Allah Qui vous a bien guidés. Peut-être alors (Lui) serez-vous reconnaissants !
1- Encore présent, encore vivant, épargné par la mort. Autrement dit : n’est pas en voyage.
وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِي عَنِّي فَإِنِّي قَرِيبٌۖ أُجِيبُ دَعۡوَةَ ٱلدَّاعِ إِذَا دَعَانِۖ فَلۡيَسۡتَجِيبُواْ لِي وَلۡيُؤۡمِنُواْ بِي لَعَلَّهُمۡ يَرۡشُدُونَ
Et si Mes serviteurs t’interrogent sur Moi, (dis que) Je suis Proche. Je réponds à l’appel de celui qui implore quand il M’implore. Qu’ils répondent donc à Mon appel et qu’ils croient en Moi : peut-être alors en seront-ils mieux guidés.
أُحِلَّ لَكُمۡ لَيۡلَةَ ٱلصِّيَامِ ٱلرَّفَثُ إِلَىٰ نِسَآئِكُمۡۚ هُنَّ لِبَاسٞ لَّكُمۡ وَأَنتُمۡ لِبَاسٞ لَّهُنَّۗ عَلِمَ ٱللَّهُ أَنَّكُمۡ كُنتُمۡ تَخۡتَانُونَ أَنفُسَكُمۡ فَتَابَ عَلَيۡكُمۡ وَعَفَا عَنكُمۡۖ فَٱلۡـَٰٔنَ بَٰشِرُوهُنَّ وَٱبۡتَغُواْ مَا كَتَبَ ٱللَّهُ لَكُمۡۚ وَكُلُواْ وَٱشۡرَبُواْ حَتَّىٰ يَتَبَيَّنَ لَكُمُ ٱلۡخَيۡطُ ٱلۡأَبۡيَضُ مِنَ ٱلۡخَيۡطِ ٱلۡأَسۡوَدِ مِنَ ٱلۡفَجۡرِۖ ثُمَّ أَتِمُّواْ ٱلصِّيَامَ إِلَى ٱلَّيۡلِۚ وَلَا تُبَٰشِرُوهُنَّ وَأَنتُمۡ عَٰكِفُونَ فِي ٱلۡمَسَٰجِدِۗ تِلۡكَ حُدُودُ ٱللَّهِ فَلَا تَقۡرَبُوهَاۗ كَذَٰلِكَ يُبَيِّنُ ٱللَّهُ ءَايَٰتِهِۦ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمۡ يَتَّقُونَ
Il vous est permis, la nuit du jeûne (aç-ciyâm), d’avoir des rapports intimes avec vos femmes. Elles sont pour vous un vêtement[1] et vous êtes pour elles un vêtement. Allah Sait qu’(ayant eu avec vos épouses des rapports intimes la nuit) vous vous trahissiez vous-mêmes (et vous vous exposiez aux punitions). Alors, Il accepte votre repentir et vous pardonne. Et maintenant vous pouvez les approcher. Recherchez (les joies) qu’Allah a prescrites pour vous. Mangez et buvez jusqu’à ce que deviennent distincts, à vos yeux, le fil blanc de l’aube et le fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. Ne les approchez point pendant que vous observez la retraite rituelle (‘âkifîn) dans les mosquées. Telles sont les limites légales (hudûd) d’Allah, ne vous en approchez point. C’est ainsi qu’Allah expose clairement Ses Signes aux hommes, afin qu’ils (Le) craignent pieusement.
1- La métaphore est infiniment heureuse car elle décrit ce rapport conjugal qui se fonde sur la protection mutuelle.
وَلَا تَأۡكُلُوٓاْ أَمۡوَٰلَكُم بَيۡنَكُم بِٱلۡبَٰطِلِ وَتُدۡلُواْ بِهَآ إِلَى ٱلۡحُكَّامِ لِتَأۡكُلُواْ فَرِيقٗا مِّنۡ أَمۡوَٰلِ ٱلنَّاسِ بِٱلۡإِثۡمِ وَأَنتُمۡ تَعۡلَمُونَ
Ne mangez pas vos biens illicitement entre vous. Ne les donnez pas aux juges dans l’intention de les corrompre et de manger ainsi les biens des gens par péché tout en le sachant.
۞يَسۡـَٔلُونَكَ عَنِ ٱلۡأَهِلَّةِۖ قُلۡ هِيَ مَوَٰقِيتُ لِلنَّاسِ وَٱلۡحَجِّۗ وَلَيۡسَ ٱلۡبِرُّ بِأَن تَأۡتُواْ ٱلۡبُيُوتَ مِن ظُهُورِهَا وَلَٰكِنَّ ٱلۡبِرَّ مَنِ ٱتَّقَىٰۗ وَأۡتُواْ ٱلۡبُيُوتَ مِنۡ أَبۡوَٰبِهَاۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ لَعَلَّكُمۡ تُفۡلِحُونَ
Ils t’interrogent sur les croissants des nouvelles lunes. Dis : « Ce sont des repères temporels pour les gens et pour le pèlerinage (Hajj). Et la vraie vertu n’est point d’entrer dans les maisons par derrière,[1] la vraie vertu est d’avoir la piété. Entrez donc dans les maisons par leurs portes et craignez Allah : ainsi atteindrez-vous à la réussite.
1- On pourra s’interroger sur le sens d’un tel détail dans un verset qui parle des nouvelles lunes comme repères du mois de Ramadan et d’autres devoirs sacrés dont le pèlerinage. En fait, il s’agit d’une allusion aux pratiques antéislamiques qui consistaient, lors du pèlerinage, à entrer dans les maisons par les portes de derrière pour contourner le dogme interdisant de rentrer chez soi avant d’avoir terminé le rite. La leçon est claire : la vraie piété consiste à accomplir ses devoirs sacrés sans hypocrisie et en appliquant à la lettre les prescriptions religieuses.
وَقَٰتِلُواْ فِي سَبِيلِ ٱللَّهِ ٱلَّذِينَ يُقَٰتِلُونَكُمۡ وَلَا تَعۡتَدُوٓاْۚ إِنَّ ٱللَّهَ لَا يُحِبُّ ٱلۡمُعۡتَدِينَ
Combattez pour la cause d’Allah (dans le chemin d’Allah) ceux qui vous combattent et ne transgressez point, car Allah n’aime pas les transgresseurs.
وَٱقۡتُلُوهُمۡ حَيۡثُ ثَقِفۡتُمُوهُمۡ وَأَخۡرِجُوهُم مِّنۡ حَيۡثُ أَخۡرَجُوكُمۡۚ وَٱلۡفِتۡنَةُ أَشَدُّ مِنَ ٱلۡقَتۡلِۚ وَلَا تُقَٰتِلُوهُمۡ عِندَ ٱلۡمَسۡجِدِ ٱلۡحَرَامِ حَتَّىٰ يُقَٰتِلُوكُمۡ فِيهِۖ فَإِن قَٰتَلُوكُمۡ فَٱقۡتُلُوهُمۡۗ كَذَٰلِكَ جَزَآءُ ٱلۡكَٰفِرِينَ
Tuez-les où vous les aurez trouvés, et chassez-les d’où ils vous auront chassés : l’associâtrie (chirk)[1] est plus terrible que la tuerie.[2] Et ne les combattez point près de la Mosquée Sacrée sauf quand ils vous y auront combattus. Alors, s’ils vous combattent, tuez-les. Tel sera le châtiment des mécréants.
1- Le mot فتنة signifie l’associâtrie selon Ibn Kathîr ; l’associâtrie signifie le péché majeur qui consiste à associer à Allah d’autres divinités : chirk
2- Le mot « tuerie » rime avec « associâtrie ». De plus, il signifie bien « carnage », « massacre », « action de tuer en masse, sauvagement », « hécatombe », « guerre meurtrière ». Voir le Grand Robert.
فَإِنِ ٱنتَهَوۡاْ فَإِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٞ رَّحِيمٞ
Et s’ils cessent, alors Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux.
وَقَٰتِلُوهُمۡ حَتَّىٰ لَا تَكُونَ فِتۡنَةٞ وَيَكُونَ ٱلدِّينُ لِلَّهِۖ فَإِنِ ٱنتَهَوۡاْ فَلَا عُدۡوَٰنَ إِلَّا عَلَى ٱلظَّـٰلِمِينَ
Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’associâtrie et que la religion soit exclusivement à Allah. Et s’ils cessent (leurs hostilités et leur associâtrie), qu’il n’y ait plus alors d’agression hormis contre les injustes.
ٱلشَّهۡرُ ٱلۡحَرَامُ بِٱلشَّهۡرِ ٱلۡحَرَامِ وَٱلۡحُرُمَٰتُ قِصَاصٞۚ فَمَنِ ٱعۡتَدَىٰ عَلَيۡكُمۡ فَٱعۡتَدُواْ عَلَيۡهِ بِمِثۡلِ مَا ٱعۡتَدَىٰ عَلَيۡكُمۡۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَٱعۡلَمُوٓاْ أَنَّ ٱللَّهَ مَعَ ٱلۡمُتَّقِينَ
Mois sacré pour mois sacré,[1] et toutes les choses sacrées (se compensent) par la loi du talion. Alors, quiconque vous agresse, agressez-le en lui rendant la pareille. Craignez Allah, et sachez qu’Allah est avec les gens pieux.
1- Structure calquée sur le modèle de « œil pour œil, dent pour dent ». Cela signifie : s’ils vous attaquent pendant les mois sacrés, attaquez-les de même pendant les mois sacrés. Dès avant l’Islam, en effet, les Arabes s’interdisaient la guerre pendant les mois sacrés de Dhoulq’ida, Dhoul-hijja, Muharram et Rajab.
وَأَنفِقُواْ فِي سَبِيلِ ٱللَّهِ وَلَا تُلۡقُواْ بِأَيۡدِيكُمۡ إِلَى ٱلتَّهۡلُكَةِ وَأَحۡسِنُوٓاْۚ إِنَّ ٱللَّهَ يُحِبُّ ٱلۡمُحۡسِنِينَ
Dépensez pour la cause d’Allah (dans le chemin d’Allah), ne courez pas par vos propres mains à la ruine.[1] Et faites le bien car Allah aime les bienfaiteurs.
1- Ce verset, en dépit des interprétations ordinaires, ne vise pas la témérité dans le combat mais le refus de dépenser ses biens pour la cause d’Allah.
وَأَتِمُّواْ ٱلۡحَجَّ وَٱلۡعُمۡرَةَ لِلَّهِۚ فَإِنۡ أُحۡصِرۡتُمۡ فَمَا ٱسۡتَيۡسَرَ مِنَ ٱلۡهَدۡيِۖ وَلَا تَحۡلِقُواْ رُءُوسَكُمۡ حَتَّىٰ يَبۡلُغَ ٱلۡهَدۡيُ مَحِلَّهُۥۚ فَمَن كَانَ مِنكُم مَّرِيضًا أَوۡ بِهِۦٓ أَذٗى مِّن رَّأۡسِهِۦ فَفِدۡيَةٞ مِّن صِيَامٍ أَوۡ صَدَقَةٍ أَوۡ نُسُكٖۚ فَإِذَآ أَمِنتُمۡ فَمَن تَمَتَّعَ بِٱلۡعُمۡرَةِ إِلَى ٱلۡحَجِّ فَمَا ٱسۡتَيۡسَرَ مِنَ ٱلۡهَدۡيِۚ فَمَن لَّمۡ يَجِدۡ فَصِيَامُ ثَلَٰثَةِ أَيَّامٖ فِي ٱلۡحَجِّ وَسَبۡعَةٍ إِذَا رَجَعۡتُمۡۗ تِلۡكَ عَشَرَةٞ كَامِلَةٞۗ ذَٰلِكَ لِمَن لَّمۡ يَكُنۡ أَهۡلُهُۥ حَاضِرِي ٱلۡمَسۡجِدِ ٱلۡحَرَامِۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَٱعۡلَمُوٓاْ أَنَّ ٱللَّهَ شَدِيدُ ٱلۡعِقَابِ
Accomplissez pour Allah le pèlerinage (Hajj) et la Umra. Si vous subissez quelque empêchement, alors un sacrifice qu’il vous soit aisé de faire. Ne vous rasez pas la tête jusqu’à ce que la bête sacrificielle soit arrivée à son lieu (d’immolation licite). Et si l’un de vous est malade ou souffre de quelque lésion à la tête,[1] qu’il compense alors par un jeûne (çiyâm), par une aumône, ou par une immolation. Quand vous aurez accompli le rituel et si, étant en sécurité, quelqu’un (parmi vous) a joui des avantages de la vie normale (tamattu’), depuis la Umra jusqu’au pèlerinage,[2] alors un sacrifice qu’il lui soit aisé de faire. S’il n’en a pas les moyens, alors un jeûne de trois jours pendant le pèlerinage et sept quand il revient chez lui, soit un total de dix. Cela concerne celui dont la famille n’habite pas près de la Mosquée Sacrée. Craignez Allah. Sachez qu’Allah a le châtiment terrible.
1- Qui est donc obligé parfois de se raser.
2- Ces avantages sont d’être, dans ce cas, dispensé de l’état de sacralisation (ihrâm).
ٱلۡحَجُّ أَشۡهُرٞ مَّعۡلُومَٰتٞۚ فَمَن فَرَضَ فِيهِنَّ ٱلۡحَجَّ فَلَا رَفَثَ وَلَا فُسُوقَ وَلَا جِدَالَ فِي ٱلۡحَجِّۗ وَمَا تَفۡعَلُواْ مِنۡ خَيۡرٖ يَعۡلَمۡهُ ٱللَّهُۗ وَتَزَوَّدُواْ فَإِنَّ خَيۡرَ ٱلزَّادِ ٱلتَّقۡوَىٰۖ وَٱتَّقُونِ يَـٰٓأُوْلِي ٱلۡأَلۡبَٰبِ
Le pèlerinage se fait pendant des mois bien connus. Que celui qui entreprend de le faire (sache ceci) : point de rapports sexuels, point de débauche, point de dispute pendant le Hajj. Quelque bien que vous fassiez, Allah certes le Sait. Prenez avec vous un viatique sachant que le meilleur viatique est la piété, et craignez-Moi, ô vous qui avez l’esprit sagace !
لَيۡسَ عَلَيۡكُمۡ جُنَاحٌ أَن تَبۡتَغُواْ فَضۡلٗا مِّن رَّبِّكُمۡۚ فَإِذَآ أَفَضۡتُم مِّنۡ عَرَفَٰتٖ فَٱذۡكُرُواْ ٱللَّهَ عِندَ ٱلۡمَشۡعَرِ ٱلۡحَرَامِۖ وَٱذۡكُرُوهُ كَمَا هَدَىٰكُمۡ وَإِن كُنتُم مِّن قَبۡلِهِۦ لَمِنَ ٱلضَّآلِّينَ
Vous n’aurez commis aucun péché si vous convoitez une faveur[1] de votre Seigneur. Quand vous aurez déferlé de ‘Arafat, invoquez Allah à Al-Mach’âr Al-Harâm (la Station sacrée). Invoquez-Le comme Il vous a orientés vers la juste voie quoique, par le passé, vous fussiez du nombre des égarés.
1- C’est le droit au commerce qui est ici entendu. Le pèlerinage permet, entre autres activités licites, de pratiquer le commerce en dehors du rituel.
ثُمَّ أَفِيضُواْ مِنۡ حَيۡثُ أَفَاضَ ٱلنَّاسُ وَٱسۡتَغۡفِرُواْ ٱللَّهَۚ إِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٞ رَّحِيمٞ
Puis déferlez d’où les gens ont (toujours) déferlé,[1] et demandez le pardon d’Allah car Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux.
1- Depuis avant l’islam.
فَإِذَا قَضَيۡتُم مَّنَٰسِكَكُمۡ فَٱذۡكُرُواْ ٱللَّهَ كَذِكۡرِكُمۡ ءَابَآءَكُمۡ أَوۡ أَشَدَّ ذِكۡرٗاۗ فَمِنَ ٱلنَّاسِ مَن يَقُولُ رَبَّنَآ ءَاتِنَا فِي ٱلدُّنۡيَا وَمَا لَهُۥ فِي ٱلۡأٓخِرَةِ مِنۡ خَلَٰقٖ
Lorsque vous aurez achevé votre rituel, invoquez Allah ainsi que vous invoquiez vos pères, ou en plus fervent encore. Or il est des gens qui disent : « Seigneur ! Comble-nous en ce bas monde ! » Ceux-là n’auront aucune part dans l’autre monde.
وَمِنۡهُم مَّن يَقُولُ رَبَّنَآ ءَاتِنَا فِي ٱلدُّنۡيَا حَسَنَةٗ وَفِي ٱلۡأٓخِرَةِ حَسَنَةٗ وَقِنَا عَذَابَ ٱلنَّارِ
Et il en est qui disent : « Seigneur ! Puisses-Tu nous accorder un bienfait en ce bas monde et un bienfait dans l’autre monde, et nous préserver du supplice du Feu ! »